Spécial Congo

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Congo – M. Hugues Ngouelondélé, Ministre de la Jeunesse et des Sports, de l’Éducation Civique, de la Formation Qualifiante et de l’Emploi

Congo – M. Hugues Ngouelondélé, Ministre de la Jeunesse et des Sports, de l’Éducation Civique, de la Formation Qualifiante et de l’Emploi

Congo Ministre Formation

Entretien avec Hugues Ngouelondélé, Ministre de la Jeunesse et des Sports, de l’Éducation Civique, de la Formation Qualifiante et de l’Emploi depuis le 22 août 2017. Il était auparavant maire de Brazzaville. 

Quels sont les axes principaux du Projet de Développement des Compétences pour l’Employabilité (PDCE) ?  

Le PDCE est un projet du Gouvernement qui a été mis en œuvre avec l’appui technique et financier de la Banque mondiale. Il faut signaler que la clôture du projet est intervenue le 30 juin 2023.

Il avait pour objectif de promouvoir l’acquisition et le renforcement des compétences à l’emploi et à l’entrepreneuriat, pour les jeunes vulnérables vivant en milieu urbain, afin de leur permettre de s’insérer sur le marché du travail. Il était composé de 4 axes principaux : 

– Le premier concerne la Formation professionnelle, l’insertion professionnelle, l’appui à l’entrepreneuriat et l’appui aux jeunes vulnérables avec la condition d’être âgé de 17 à 30 ans et avoir un niveau inférieur ou égal à la classe de Terminale sans Bac. Les jeunes de cette sous-composante avaient été orientés dans les centres publics et privés de formation. Les formations théoriques et pratiques au centre sont complétées par un stage de perfectionnement de trois mois au sein d’une entreprise ou d’un professionnel spécialisé dans la filière de formation.

– L’axe 2 cible la formation professionnelle pour les micro-entrepreneurs avec la condition d’être âgé de 18 à 39 ans et avoir une AGR relevant du secteur informel. Les jeunes de cette sous-composante ont bénéficié d’un renforcement des capacités techniques dans leur domaine d’activité au sein des entreprises ou clusters et d’une formation en gestion d’entreprise.

– L’axe 3 vise les cours d’alphabétisation fonctionnelle et d’apprentissage pour les jeunes adolescents non scolarisés et déscolarisés avec la condition d’être âgé de 16 à 24 ans, avoir ou pas un niveau inférieur ou égal à la classe de 5ème. 

Les jeunes de cette sous-composante ont bénéficié d’un apprentissage auprès des maitres artisans -ateliers- ou des professionnels spécialisés. Une formation transversale sur les compétences de vie courante (CVC) avait également été développée à l’attention des bénéficiaires.

– Concernant l’axe 4, le Fonds compétitif visait à soutenir et financer sur une base compétitive les initiatives entrepreneuriales présentées par les jeunes formés dans le cadre du projet initial.

Au terme des trois cohortes de formation : 12 276 jeunes vulnérables ont bénéficié des interventions directes – formation et d’apprentissage – du projet, dont 6 153 femmes, soit 48%. 

Un jeune diplômé congolais sur quatre est au chômage. N’y-a-t-il pas un problème majeur d’orientation ? 

Pour l’emploi des jeunes de l’enseignement supérieur, les résultats de l’Enquête sur la Transition vers la Vie Active (ETVA) Congo 2022 ont montré qu’environ 1 jeune diplômé sur 4 est au chômage et, seuls 16% des diplômés de l’enseignement supérieur ont achevé leur transition. Par contre, 48% n’ont pas démarré leur transition et 36% sont en transition. De plus, 84% des jeunes diplômés de l’enseignement supérieur occupent des emplois informels. 

Cela s’explique par de nombreux facteurs parmi lesquels :  une mauvaise orientation professionnelle ; l’inadéquation des programmes de formation par rapport aux besoins du secteur productif ; l’absence d’un système d’informations sur le marché du travail ; l’étroitesse de l’offre d’emploi ; les faibles partenariats entre le système éducatif en général et le secteur productif. 

En quoi consiste le projet Mosala ? 

Le projet « Mosala » a pour objectif général de contribuer à l’adéquation de l’offre de formation des jeunes avec les besoins en compétences des entreprises et de contribuer à la mise en œuvre et au pilotage de politiques actives en faveur de l’emploi, particulièrement visant à réduire les inégalités femmes/hommes en matière d’insertion professionnelle. 

A ce titre, il se fixe deux principaux objectifs spécifiques, à savoir :

– améliorer la disponibilité, la pertinence et la qualité de l’offre de formation publique et privée en adéquation avec les perspectives d’insertion des jeunes et, en particulier, des femmes sur le marché du travail ;  

– appuyer les jeunes, et particulièrement les femmes, à travers des services d’intermédiation renforcés pour mieux les informer, les orienter dans leur choix de formation et les accompagner dans leur processus d’insertion professionnelle.

Il a également pour objectif de renforcer le dispositif du service public de l’emploi et de pouvoir en personnels qualifiés les secteurs clés du Plan National de Développement (PND) 2022-2026. Le projet « Mosala » démarrera dans un proche avenir. 

Comment comptez-vous attirer le vivier de talents que représente la diaspora d’Europe ? 

L’ouverture prochaine, à Paris, d’une agence d’orientation et d’information de l’Agence Congolaise Pour l’Emploi permettra à la diaspora congolaise d’Europe d’avoir connaissance des opportunités d’emplois qu’offrent les entreprises, des secteurs public et privé, installées dans notre pays.

La mission principale de l’Agence Congolaise Pour l’Emploi étant d’assurer l’intermédiation entre les offreurs et les demandeurs d’emplois, nous espérons que l’ouverture du bureau de Paris contribuera à créer une dynamique vers un retour.

Pour attirer les talents de la diaspora congolaise il faudra nécessairement un train de mesures incitatives, par exemple la possibilité d’accéder à la propriété d’un logement. Cette possibilité existe.

Le Gouvernement de la République, examinera l’ensemble des besoins qu’exprimeront, à ce titre, les congolais de la diaspora, dans le cadre des échanges que nous aurons avec les concernés.