Entretien avec Jean-Jacques Bouya, Ministre d’Etat, Ministre de l’Aménagement du Territoire des Infrastructures et de l’Entretien Routier depuis le 15 mai 2021. Il a, auparavant, occupé les responsabilités de : Conseiller aux transports et à l’équipement du Chef de l’État, Délégué général aux grands travaux, Ministre à la Présidence de la République, chargé de l’aménagement du territoire et de la délégation générale aux grands travaux et de Ministre de l’aménagement, de l’équipement du territoire et des grands travaux.
En ce qui concerne l’entretien routier et la construction des ponts, quels sont les chantiers en cours ?
A l’entame de mon propos, je voudrais vous exprimer ma reconnaissance pour l’opportunité que vous m’offrez d’échanger avec vous sur des questions qui touchent directement mon département ministériel. Le Gouvernement de la République s’est toujours préoccupé du développement des infrastructures dans le but de créer des conditions propices à la diversification économique inclusive et à la modernisation du pays. La disponibilité des infrastructures économiques performantes constitue un des préalables indispensables à la réussite de toute action visant l’amélioration des conditions de vie des populations et la réduction de la pauvreté. C’est dans ce sens que la Banque Mondiale soulignait en 1994 que « l’infrastructure est la roue de l’activité économique, et sa défaillance dans les pays pauvres retarde leur décollage économique ». Voilà pourquoi, depuis plus de deux décennies, le Président de la République s’est engagé dans un vaste programme de maillage du pays en infrastructures de base. Les grands projets de développement réalisés, à travers le pays, et la municipalisation accélérée tournante dans les départements s’inscrivent dans ce chapitre.
En ce qui concerne l’entretien routier, nous sommes en train d’exécuter par le biais du Fonds routier, les travaux d’entretien et de réhabilitation des routes suivantes:
– Entretien de la route Tandou Youmbi-Tchizalamou-Bioko (52 km), dans le département du Kouilou ;
– Réhabilitation de la route Komono-Yaya-Mossendjo, départements du Niari et de la Lekoumou ;
– Entretien de la route Madingou-Carrefour Missala- Kimandou-Indo, départements de la Lékoumou et de la Bouenza;
– Entretien de la route Loudima Poste-Kitaka- Mont- Mbelo-Carrefour. Kitaka-Ecole de la Sowapo, département de la Lekoumou ;
– Réhabilitation de la route Ngamandzambala-Kindamba (49 km), dans le Pool ;
-Traitement des érosions de Kinkala, dans le Pool ;
-Traitement de l’érosion de la Mpama, au PK27+300, tronçon Djambala-Lékana, dans les Plateaux ;
– Réhabilitation de la route Inkouelé-Otsini-Mbandza et les bretelles Mapemé et Bomba, dans les Plateaux ;
– Réhabilitation de la route Ottui-Koumou-Okiené (43 km), dans les Plateaux ;
– Réhabilitation de la route Ombelé-Okonda-Olingossayo- Mondzeli et bretelle Olingossayo-Pamba-Boua (38,6 km), dans la Cuvette ;
– Réhabilitation de la route Owando-Ollombo-Oyeké- Manga (30 km), dans la Cuvette ;
– Réhabilitation des routes Issengué-Boya (22 km) ; Carrefour. Eboko-Carref. Aboua-Ongara-Mvoula-Itaniéré (17 km) ; Carrefour. Aboua-Village Ndoua (7 km), toujours dans la Cuvette ;
– Réhabilitation de la route Ewo-Mbomo, dans la Cuvette- Ouest ;
– Réhabilitation de la route Ngbala-Bolozo, dans la Sangha ;
-Traitement des zones compressibles de la route Enyellé- Dongou, dans la Likouala.
Outre ces interventions, nous procédons au traitement des points de dégradation sur la RN2 et sur la RN8. Le tronçon routier Djambala-Lékana fortement dégradé, quant à lui, fait l’objet d’une expérimentation de structure rigide.
Dans le secteur des ponts, douze ponts sont en cours de construction pour les uns et en réhabilitation pour les autres. A ces grands ponts s’ajoutent le pont sur la rivière Louwala dans la Bouenza ; le pont sur la Ngoko, dans le département de la Cuvette Ouest, le pont sur la rivière Louvila dans le Niar ; le pont sur la Mpoukou, sur les rivières Foula et Lissengué, dans la Lékoumou ; le pont sur la rivière Ndouo, dans le Pool ; les ponts sur les rivières Loko et Megné, dans la cuvette.
Pour l’aménagement du territoire, quelles sont vos priorités ?
En République du Congo, l’aménagement du territoire est sous-tendu à la loi n° 43-2014 du 10 octobre 2014 d’orientation pour l’aménagement et le développement du territoire. En raison du caractère multisectoriel et multi acteur que revêt l’aménagement du territoire, cette loi institue les organes de concertation sur la politique d’aménagement du territoire qui ont vocation à parvenir aux décisions concertées sur la mise en valeur du territoire. Ceci pour garantir la cohérence des interventions humaines à différents niveaux. Ces organes sont :
– le Conseil national d’aménagement et de développement du territoire, présidé par le Président de la République, Chef de l’Etat, qui a vocation de fixer les orientations générales sur la mise en valeur du territoire ;
– le Comité interministériel d’aménagement et de développement du territoire, Présidé par le Premier Ministre, Chef du gouvernement, qui a vocation à coordonner l’élaboration et la mise en œuvre des politiques sectorielles, harmoniser les programmes d’aménagement et d’équipement du territoire, et assurer les arbitrages nécessaires ;
– les Commissions départementales et municipales d’aménagement du territoire, présidées par les Préfets de départements, qui ont vocation à veiller à la cohérence de projets de mise en valeur du territoire au niveau local. A ce jour, la priorité du gouvernement consiste en :
– l’opérationnalisation de ces organes de concertation, du reste déjà mis en place ; à titre d’exemple, la session inaugurale du secrétariat technique permanent du comité interministériel d’aménagement et de développement du territoire, qui marque le lancement effectif des activités de ce dernier qui, s’est tenu, du 7 au 10 août 2023 ;
– l’élaboration et/ou l’actualisation des documents de planification spatiale multisectorielle des activités (schéma national d’aménagement du territoire (SNAT), schémas départementaux d’aménagement du territoire (SDAT), plan national d’affectation des terres (PNAT), code de l’aménagement du territoire en vue d’une mise en valeur optimale du territoire.
Toutes ces actions prioritaires trouveront leurs réponses avec la mise en œuvre imminente du programme d’utilisation durable des terres (PUDT), fruit de la Lettre d’intention signée, en 2019, entre le Congo et le Central African Forest Initiative (CAFI).
Vous êtes pilote professionnel d’avion et tout un chacun connaît votre passion pour les découvertes scientifiques. Où en est le projet du Centre de maintenance des aéronefs de Brazzaville ?
Le projet de construction du centre de maintenance aéronautique est un vieux projet que nous caressons, depuis quelques années, dans le cadre de la coopération économique entre la République du Congo et la République Populaire de Chine. Une convention a été signée par les deux Etats pour la mise en œuvre de projet à titre de don. Les travaux consisteront en la construction sur une superficie de 85 095 m2 :
– d’un hangar de maintenance d’une superficie 4991,15 m2 pouvant recevoir deux avions ;
– des bâtiments auxiliaires adjacents sur le flanc gauche et la partie postérieure d’une superficie de 7667,49 m2 ;
– d’un tarmac et d’une chaussée aéronautique de remorquage des aéronefs avec une emprise de 25 mètres ;
– des aires de stationnement pouvant accueillir 68 voitures ;
– des locaux techniques, des guérites ainsi que des aménagements extérieurs, des Voiries et Réseaux Divers (VRD).
L’entreprise et la mission de contrôle sont déjà connues. Ce sont le constructeur China Road Bridge and Corporation et le consortium International Engineering Corporation (CRBC) et Beijing China Entreprise Construction and Development Supervision Consulting, Vous comprenez que c’est un projet qui existe et son exécution est imminente.